• En 1706 et 1707, une épidémie de dysenterie provoque une surmortalité importante dans le Maine alors que l'ensemble du pays doit faire face à des étés caniculaires.

    "Dans les années 1706 et 1707, une grave épidémie de dysenterie provoque une importante surmortalité dans le Maine, en Anjou et dans le Haut-Poitou. Globalement, la surmortalité constatée dans certaines régions, dans les années 1707 et 1708 résulte d'un contexte épidémique qui se poursuit jusqu'en 1715". (1)

    En 1706, à Fillé, on a relevé 16 décès et 19 en 1707 tandis que l'on est retombé à 12 en 1708 ce qui semble être une faible incidence. (source : registre paroissial archives départementales de la Sarthe). Parmi les sépultures en 1706, ont été enregistrées celles de deux jeunes garçons d'environ 14 ans pour l'un et 16 ou 17 ans pour l'autre selon les déclarations sur les registres paroissiaux de Fillé par MM. Grassin et Chevallier respectivement vicaire et curé de Fillé. 

     

    MORTELLES CANICULES : Les terribles étés 1705 et 1707

     

     

    En 1705, quatre ans seulement avant l’un des pires hivers de l’Histoire, la France eut à faire face à un été caniculaire. À Paris, les 39 degrés sont atteints durant plusieurs jours tandis que dans le sud du royaume la chaleur est telle que les thermomètres sont brisés par la dilatation du liquide. Cette canicule sera suivie par deux autres étés extrêmement chauds. Leur bilan humain total est évalué entre 200 000 et 500 000 victimes, une nouvelle fois causées par les infections de l’eau. 

     

    En 1706 et 1707, une épidémie de dysenterie provoque une surmortalité importante dans le Maine alors que l'ensemble du pays doit faire face à des étés caniculaires.

     Extrait des Archives Départementales de la Sarthe (Commune de La Quinte) :

    "1707, En cette année, il s'est fait au mois de Juillet pendant 3 jours une chaleur si vive que plusieurs personnes en ont été étouffés, des bœufs en sont morts sous le joug.

                                                                                        Accende Sancte Spiritus

                                                                                                ./...".

      

     

     

     

    PUIS SURVINT EN 1709 "LE GRAND HYVER"

    Les hivers 1709 et 1710 furent très rudes. Le "grand hyver" de 1709 gela toutes les cultures et les arbres fruitiers. En janvier 1710, le thermomètre descendit jusqu'à - 20°.

    "L'hiver 1708-1709 est resté dans la mémoire collective comme « Le grand hiver » auquel il convient de se référer en cas d'hiver très froid. ... L'historien Emmanuel Le Roy Ladurie a confié à l'espace "Comprendre" de Météo-France que l'hiver  1708-1709 en particulier a été marqué par des périodes de froid exceptionnelles, pour autant que les données de l'époque nous permettent d'en juger. Au cours du XVIIe siècle, les premiers appareils de mesure de la température, apparus vers 1567, se sont perfectionnés et leur usage s'est répandu progressivement. Ainsi, pour 1709, on dispose de séries de mesures, notamment à Paris.

    "Elles confirment qu'un froid exceptionnel a régné certains jours, notamment le 6 janvier 1709. Mieux encore, elles mettent en évidence des alternances de périodes douces et de froid intense entre octobre 1708 et avril 1709..."

    "La vague de froid qui démarre le 6 janvier 1709 s'étend sur onze jours avec des valeurs minimales entre -15°C et -18°C à l'exception du 17 janvier où elle n'est que de -7,5°C...".

    "Ce froid sibérien surprend : il fait périr les noyers, les marronniers, les chênes... On raconte qu'ils se fendaient en faisant un bruit épouvantable. Il y eut une alternance de gel et de dégel avec une forte épaisseur de neige qui gelait en surface. C'est la désolation qui frappe la population déjà affaiblie par la dysenterie."

    Ces deux hivers (1708/1709 et 1709/1710) décimèrent également car ils surviennent au moment où la population est déjà épuisée par les maladies. Dans toutes les petites chaumières de Fillé, tout le monde grelotte.  

    A Fillé, on relève 17 décès en 1709 et 16 en 1710 dont 2 inconnus : le corps d'un pauvre décédé à Mondan en juillet...

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    extrait registre paroissial de l'année 1710 - archives départementales 72)
    "

    "Le neuf Juillet 1710, le corps d'un pauvre décédé à Mondan, lequel on a dit être de Nantes. On ne sait point son nom, a été inhumé dans le cimetière de cette église par nous prêtre vicaire" signé Jacques Guibert.

    et le corps d'une fillette retrouvée noyée en décembre.

     

     

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    (extrait registre paroissial de l'année 1710 - archives départementales 72
     

    "Le 26 décembre 1710, le corps de (un blanc) fille d'environ 7 ans qui s'était noyée par malheur a été inhumée dans le cimetière de cette église par nous prêtre vicaire de Fillé".

    E. LE ROY-LADURIE précise encore :

    "Dans La clef du cabinet de mars 1709, qui ne traite habituellement que de politique étrangère, on trouve, outre une chronologie précise de l'arrivée du froid sur le royaume, cette mention : Il est mort partout une infinité de personnes de tout sexe & tout âge, principalement des enfants & des vieillards, parmi ceux qui n'avaient pas les commodités de se garantir contre un froid si extraordinaire, on a trouvé des familles entières mortes de froid..."

    "Plus près du peuple, les registres paroissiaux abondent en descriptions apocalyptiques de la période. Ils insistent sur les difficultés à procéder aux enterrements mais ne manquent pas d'insister sur les œuvres de charité organisées pour subvenir à la détresse des plus pauvres, notamment les distributions des potages par les dames les plus aisées."

    "Cela peut paraître étonnant, car, il y a eu des hivers tout aussi sévères, voire plus, avant et après, d'un strict point de vue climatologique (températures, nombre de jours de gelée...) Pour autant, l'hiver 1708-1709 est resté dans la mémoire collective. Il a été abondamment décrit et étudié. Il intervient dans un contexte de guerre qui a appauvri la France et les Français. Les grands hivers qui suivront lui sont toujours comparés. Peut-être parce qu'il signe la fin des grandes mortalités : après 1709, les décès se compteront en milliers ou en centaines, plutôt qu'en centaines de milliers..."
     
    Textes en italique et de couleur châtain :
     
    extraits bibliographiques cités par E. Leroy-Ladurie de

    Legrand JP., Le Goff M., 1992. Les observations météorologiques de Louis Morin entre 1670 et 1713, Monographie de la Direction de la météorologie nationale, n°6.

    Lachiver M., 1991. Les années de misère- La famine au temps du Grand Roi. Paris, Fayard,
     
     
     
     
     
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    En ces années difficiles, le 30 Décembre 1710, Maistre René Chevallier devenu chanoine à Saint-Pierre de la Couture au Mans, quitte Fillé après avoir servi trente ans dans cette paroisse. Il est remplacé par Maistre Laurens Poussin.

     

    En 1706 et 1707, une épidémie de dysenterie provoque une surmortalité importante dans le Maine alors que l'ensemble du pays doit faire face à des étés caniculaires.

    Concernant les canicules mortelles des années 1705 et 1707 avec des mortalités spectaculaires, le pire était encore à venir. En 1718 et 1719, deux étés caniculaires se succèdent. Durant le second, les fortes chaleurs s’étalent sans discontinuer de juin à la mi-septembre. Une forme de climat saharien s’abat sur la région parisienne et les témoins rapportent même l’invasion de nuées de sauterelles en provenance d’Afrique du Nord. Elles ravagent les cultures jusqu’en Normandie et dans le Maine ! 

    Ces deux étés caniculaires saignent à blanc le royaume : 700 000 morts (dont 450 000 pour la seule année 1719) pour un pays qui compte une vingtaine de millions d’habitants. Les victimes sont essentiellement des bébés et des enfants, atteints de dysenterie véhiculée par l’infection des eaux devenues trop basses.

     

     
     
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    A nouveau à partir de 1738, une grave épidémie de grippe pulmonaire sévit sur l'Ouest du Royaume entrainant une forte augmentation de la mortalité.

    On enregistre 23 décès en 1738 à Fillé (dont 3 enfants de 5, 6 et 10 ans) avec un pic au dernier trimestre. Léger recul en 1739, soit 19 décès dont un pic en début d'année : 8 rien que pour le mois de janvier dont celui de Madame LEBOINDRE épouse de Messire Jean-Baptiste François LEBOINDRE et celui de l'épouse du jardinier du Gros Chesnay, Jean AMIARD.

    On remarque en consultant les registres paroissiaux qu'il y figure un dénommé Jacques MINICO, tailleur d'habit.    

     

    (1) Source : la Gazette Web www.histoire-généalogie.com.

     
     
     
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