• La révolution est en marche !

    La révolution est en marche !+

     

    Lors du bicentenaire de la Révolution Française, en 1989, des élèves du Collège de la Suze commentent les cahiers de Doléances de Fillé

  •  


        Plan Cassini
         
    Le 10 Mai 1774, à la mort de Louis XV, son petit-fils devient roi sous le nom de Louis XVI. La France jouit alors d'une grande prospérité. Mais les nobles qui s'endettent en menant grand train à Versailles font leur possible pour accroître les revenus qu'ils tirent de leurs terres. Ils raniment de vieux droits féodaux tombés en désuétude et soulèvent contre-eux la colère des paysans de nos campagnes.
    La cause principale de cette révolte est l'inadéquation du pouvoir politique à la réalité économique alors que la bourgeoisie detient une part de la richesse . Le pouvoir est exercé par une minorité d'aristocrates. Aux inégalités s'ajoute cette exaspération aggravée par une profonde crise financière.
    Le 27 Février 1787, de Calonne, contrôleur général des Finances réunit à Versailles une assemblée de notables pour faire approuver un programme de réformes mais ces derniers attachés à leurs privilèges fiscaux acceptent tout sauf le plus important : la subvention territoriale, un impôt foncier qui s'appliquerait à tous les propriétaires et c'est l'échec.
    En désespoir de cause, le Roi remplace de Calonne par l'Archevêque de Toulouse qui reprend les projets de Calonne après les avoir combattus. Mais le Roi n'aspire qu'à rappeler les parlementaires et les rétablir dans leurs privilèges.
    C'est le début d'une succession d'erreurs qui conduiront Louis XVI à la guillotine. Louis XVI fit convoquer le Parlement pour souscrire un emprunt mais les parlementaires refusent. Joignant leurs voix à celles des aristocrates, ils veulent profiter de la situation pour abaisser le pouvoir royal. A leur profit, ils réclament la convocation des Etats Généraux qui se constitue en une assemblée de trois ordres car la société française reste figée en trois ordres :
    * la noblesse
    * le clergé
    * le tiers-état
    c'est-à-dire :
    * le seigneur
    * le curé
    * et le paysan.
    Le 23 Juin 1789, à la séance royale, le Roi annonça des réformes mais il cassa le décret du 17 Juin et signifiait sa volonté de maintenir "en son entier" l'ancienne distinction des trois ordres de l'Etat. Puis, il ordonna aux députés de se retirer. Ceux du tiers-état ne bougèrent pas. Au marquis de Dreux-Brezé, grand maître des cérémonies, Bailly répondit : "il me semble que la Nation assemblée ne peut recevoir d'ordre" et Mirabeau s'écria : "Allez dir à vos Maîtres que nous sommes ici par la volonté du Peuple et que nous n'en sortirons que par la force des baïonnettes". Moment décisif où, du choc entre les volontés adverses, celles du roi et celles des représentants de la Nation, l'avenir d u pays dépendait.

    La révolution est en marche !

    Vue du château et du bourg de la Suze, comté dans le Maine, à cinq lieues de la Ville du Mans - 1695

     

    A la veille de la Révolution française, la condition paysanne n'a guère évolué depuis le Moyen-âge. Les paysans s'acquittent toujours des mêmes taxes et sont écrasés par l'impôt. Le monde paysan, qui représente la plus grande partie de la population, doit travailler la terre d'autrui - pour une grande majorité d'entre-eux - sous forme de métairies dont le système de "fermage" est fort lourd, les droits seigneuriaux, la dîme représentant 7 à 9 % de la récolte brute, les impôts royaux, toutes ces charges écrasent le monde rural de l'Ancien Régime. Les "petites gens" sont scandalisés par le gaspillage et la richesse insolente de quelques uns dans un pays où le reste de la population occupe le plus fort de son temps à survivre.
    L'alimentation était frugale, parcimonieuse, monotone et peu variée. Les paysans (la plupart des hommes comme rappelé dans le paragraphe précédent, étaient des laboureurs) vivaient de soupes de légumes et de pain noir trempé, de galettes et de bouillies de sarrasin, de tartines de pain de seigle ointes de graisse ou de beurre, de fromage ou de lait caillé. Ils mangeaient beaucoup de bouillies de farine, purées de fèves, pois et lentilles (la pomme de terre n'existait pas). Les châtaignes tenaient une grande place dans l'alimentation populaire. Par contre, les fruits n'étaient pas très recherchés.
    Ils ne mangeaient de la "chair" qu'aux fêtes carillonnées, aux repas de noces, aux banquets corporatifs. Le lard était utilisé comme corps gras pour l'assaisonnement. La viande était réservée aux personnes riches et constituée de chapons et de gibier. Les poissons se mangeaient pendant les jours maigres et de carême.
     
    (texte sur  " L'Alimentation courante au xv° siècle dans la LEGENDE DE L'ANNEAU DE LA BUNAYCHE)
     
    A cela s'ajoutent des calamités agricoles répétées qui engendrent donc la disette et la misère s'installe dans la population paysanne trop souvent réduite à la mendicité.  Les étés de sécheresse succédent aux hivers rudes :  l'hiver 1776 fut tellement glacial que même l'eau de vie a gelé. L'été 1788 fut tellement humide qu'il en a été catastrophique et l'hiver 1788/1789 fut aussi très rigoureux avec des récoltes détruites par le gel. La colère grondant, l'irritation envers les privilégiés augmente dans le monde paysan qui en appele à l'abolition des droits féodaux.  

     
    Pin It

    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique