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     L'embarcadère du bac se trouvait derrière le bâtiment de l'actuelle cantine scolaire ; maintenant à cet emplacement se trouve une passerelle en béton qui a remplacé la vieille passerelle en bois détruite lors de l'incendie de 1944.

    à l'extrême droite : le bâtiment de l'ancien presbytère.


    L'absence de pont à FILLÉ avant 1896 était palliée par la présence d'un bac ancestral pendulaire* manœuvré par un passeur ou pontonnier. Ce dernier demeurait sur la rive droite de la rivière. Le bac facilitait la traversée des hommes allant de la rive droite à la rive gauche pour rejoindre la route royale 23 et dans le sens inverse pour les gens du secteur de Guécelard afin d'y rejoindre FILLÉ où se trouvait l'église-mère.

    *Bac pendulaire : bac relié par un cable noyé très en amont à un point fixe au fond de la rivière ou sur une rive. Ce cable, d'une longueur supérieure à deux fois la largeur de la rivière, peut éventuellement être signalé par des bouées. Comme le bac à traille, le bac pendulaire se déplace latéralement en utilisant l'incidence du courant sur un de ses flancs ou sur un ou deux safrans. Il n'occasionne pas une gêne aussi grande pour la navigation. On voit ce type d'équipement présenté sous le nom de "pont volant" dans la Grande Encyclopédie de Diderot et D'Alembert (chapitre "L'Art de Charpenterie").

    Extrait du dictionnaire des termes de la navigation fluviale.

    La pleine propriété du passage d'eau dépendait de la réserve de la seigneurie du Gros Chesnay. Comme dans tous les baux, les "passeurs preneurs" ont des obligations vis-à-vis de leur bailleur. L'investissement de départ nécessaire pour effectuer le métier de pontonnier est lourd. Il faut posséder des bateaux, appelés selon l'usage "charrières" ou encore "chalands". Or, les passeurs sont d'origine sociale modeste, petits paysans, bordagers, petits artisans, meuniers, sabotiers...

    A Roëzé, comme leur patrimoine ne permet pas aux passeurs d'investir dans du matériel si coûteux, la fabrique de Roëzé leur fournit l'outil de travail composé de bateaux dont le prix estimé en 1778 à 140 livres dans le bail est remboursable par fraction annuelle de 20 livres par le passeur, le solde étant règlé au terme du bail.

    Dans le bail du passage d'eau de Fillé moins significatif sur ce point une pratique correspondante semble s'y exercée car une clause dans le contrat stipule :   

    "Lesquels bateaux lesdits preneurs seront tenus de laisser sur ledit port à la fin dudit bail leur en payant le prix sur le prix de l'estimation qui en sera lors faitte par expert dont sera connue de part et d'autre ne pouvant lesdits preneurs céder ny transporter le prest. Bail sans lexpres consantement de mond. Seigneur..
    ."

    A FILLÉ, deux passeurs sont restés respectivement en place pendant 30 et 34 ans entre 1732 et 1797 : Joseph PERRIERE jusqu'en 1762 et René VIGNERON prit la suite. Tous deux sont qualifiés respectivement sur les actes notariés de René BELLANGER de domestique et de journalier fermier du port du village. Par contre, après la chute de la monarchie, le passage d'eau de FILLÉ sera attribué par adjudication en mairie sur ordre de l'administration des ponts et chaussées.

    Lorsque Joseph PERRIERE devient passeur en 1732 : on dit couramment "pontonnier", René FAIFEU s'installe meunier au moulin du bourg.

    Les passeurs étaient tenus de faire traverser un certain nombre de personnes nommément stipulées dans le bail de Maître BELLANGER sans pouvoir exiger d'elles une quelconque rémunération.

    En premier lieu, le Seigneur et toutes autres personnes venant de la part du château, ensuite venaient les fonctionnaires de l'Etat. Ainsi le Maire de FILLÉ faisait-il parvenir au passeur la liste nominative des gardes forestiers qui étaient exonérés de droit de passage dans l'exercice de leur fonction, de même que le garde-champêtre et les gendarmes (il existait à GUECELARD sur la voie royale 23, un relais de poste de gendarmes à cheval). Plus tard, suite à la loi de 1881 rendant gratuite la fréquentation de l'école primaire publique, les enfants demeurant sur la rive gauche de la rivière (maintenant secteur GUECELARD) sont exonérés de ce droit de passage. Le passeur s'en remettait auprès du Maire de la liste nominative des enfants habitant secteur GUECELARD qui fréquentaient l'école et le catéchisme. Si cette mesure s'explique en partie par la loi de 1881 qui rend gratuit l'enseignement de l'école primaire publique, elle demeure néanmoins assez surprenante quant à l'exonération concernant la fréquentation du catéchisme par les enfants du fait du vent anticlérical qui soufflait alors sur la France.

    On peut donc logiquement penser que cette décision dépendait de la seule volonté du Maire de FILLÉ.

     

    Carte du XVIII-XVIIIème sièclr

    Sur une carte du XVII° siècle, sur la Sarthe, près du village de Fillé, apparaît le passage du bac avec un peu plus en aval et en face du bourg, la mention de "Buffes".

     

    Il fallait donc avoir recours au passeur pour traverser la Sarthe et le passeur ne passait que trois fois par jour et un peu plus selon les caprices des notables de FILLÉ.

    RÈGLEMENT DU FONCTIONNEMENT DU PASSAGE D'EAU DE FILLÉ

    Le Maire de FILLÉ-GUÉCELARD recevait en 1814 un courrier de mise au point émanant de l'Administration concernant le comportement du pontonnier lequel s'était permis un excès de zèle vis-à-vis des gendarmes en faction sur la commune de GUECELARD.   Aussi, l'Auditeur au Conseil d'Etat écrivait-il en ces termes au Maire de FILLE-GUECELARD "Il résulte, Monsieur, d'un rapport qui m'a été adressé par le Lieutenant de Gendarmerie de cet Arrondissement que le nommé P......., Pontonnier de votre commune se permet de tenir des propos injurieux contre les gendarmes qui y sont stationnés:
    - qu'ils se refuse de les prendre gratuitement dans sa barque lorsque le service nécessite leur transport dans les communes qui se trouvent de l'autre côté de la rivière ;
    - qu'enfin son insolence et ses mauvais procédés ont été plusieurs fois sur le point d'occasionner des rixes dans sa Barque.

    Cette conduite du Pontonnier est extrêmement répréhensible et ne peut être tolérée.
    Veuillez bien communiquer à ce particulier les plaintes portées contre lui, recevoir ses réponses et me les transmettre dans le plus bref délai possible afin que je puisse statuer en parfaite connaissance de cause.

    J'ai l'honneur d'être avec une parfaite considération, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur. 


    IL APPARAISSAIT, EN EFFET, DANS LES DIVERSES PÉTITIONS ADRESSÉES AUX ÉLUS DE FILLÉ PAR LES HABITANTS DU SECTEUR DE GUÉCELARD LORS DE LEUR DEMANDE DE SCISSION QU'IL ÉTAIT SOUVENT QUESTION D'UN GENDARME TOMBE A L'EAU NON ACCIDENTELLEMENT. MAIS SANS DOMMAGE ET SANS CONSÉQUENCE RÉTORQUAIENT LES ÉLUS DE FILLÉ A CE FAIT DIVERS MENTIONNÉ PAR LES GUÉCELARDAIS POUR APPUYER LEUR DEMANDE.
       






    Et  le Préfet, ensuite d'écrire en ces termes au Maire de FILLÉ GUÉCELARD




    "Je vois, Monsieur, par le rapport de la Gendarmerie de GUÉCELARD au sujet de sa discussion avec le Sieur P......., fermier du bac que ce dernier s'est permis des injures grossières envers eux. Cette conduite est très répréhensible, soit que les gendarmes fussent ou non en activité de Service.

    Je vous invite à mander P....... devant vous, et à lui faire, en présence des gendarmes une sévère réprimande en le prévenant, qu'à la première plainte contre lui, il sera traduit devant les Tribunaux.

    J'ai l'honneur d'être avec une affectueuse considération, Monsieur, votre très humble et obéissant serviteur."

    Le Préfet de la Sarthe Chevalier de la Légion d'Honneur à Mr le Maire de FILLÉ-GUÉCELARD.


    L'intérêt d'un bac est bien sûr de permettre à toute personne se présentant au port de traverser la rivière d'une rive à l'autre (traversée des biens et des personnes).

    Ainsi, au XVIII° siècle, un passager ou un usager arrivant de jour comme de nuit pouvait faire la demande au passeur afin de traverser la rivière (fusse-t-il gendarme en service ou non comme spécifié sur la missive précitée...).  

    Mais, plus tard, l'Administration devint plus pointilleuse : la sécurité des personnes traversées étant son principale souci. Ainsi, le passeur devait refuser la traversée si les conditions climatiques ou de hauteur d'eau pouvaient mettre en danger la sécurité des usagers du bac.


    De même, tout personne exigeant un passage immédiat devait acquitter un tarif majoré mais l'on cite le cas d'une personne qui aurait attendu plus d'une heure et qui pourrait donc passer au tarif normal.

    TARIF DES DROITS A PERCEVOIR AU PASSAGE D'EAU DE FILLE ARRETE PAR LE GOUVERNEMENT LE 22 MESSIDOR AN XII, ci-dessous :





    Pour exécuter au mieux cette mission de passeurs d'eau, les "pontonniers" disposaient d'un matériel assez sophistiqué pour l'époque qu'ils devaient entretenir avec soin pour respecter les clauses du bail de même que les règles administratives relatives à la sécurité des passagers et de leurs biens.

    S'ils ne nous est pas possible de savoir aujourd'hui si ces instructions furent suivies d'effet ; toutefois, un plan de 1816 relatif à la reconstruction du bac du passage de
    FILLÉ ainsi que la description définie dans le cahier des charges donné au passeur par l'Administration des Ponts et Chaussées en 1837 et le procès-verbal d'estimation du matériel fourni au passeur nous donnent une idée précise du fonctionnement de ce passage au début du XIX° siècle juste avant la construction du pont sur la Sarthe.

    En 1833, le bac de Fillé est affermé 600 F au profit de l'Etat.

    PLAN ET COUPE D'UN BATEAU CONSTRUIT POUR LE PASSAGE D'EAU DE FILLE EN 1816 :




    Le passeur disposait d'un grand bac très allongé, large et à fond plat qui mesurait 13,32 m de long sur 3,90 m de large pouvant accueillir 160 personnes. Il disposait également d'un bateau passe-cheval de 8 m de longueur sur 2,15 m de largeur pouvant accueillir vingt chevaux ou autres animaux et d'un batelet de 7 m de long sur 1,30 m de large pouvant contenir jusqu'à quinze passagers. En plus des bateaux, sur chaque rive se trouvaient deux pontons d'accostage de 2,50 m de longueur sur 3,15 m de largeur placés sur cales d'abordage.

    Enfin, pour ce qui en est du câble :

    Celui-ci faisait 118 mètres de long et était maintenu par des pieux placés à intervalles réguliers, il était ainsi tendu de part et d'autre de la rivière en amont des pontons.

    Ainsi chaque embarcation était-elle reliée au câble au moyen d'un cordage muni d'une poulie qui lui permettait de glisser sur le filin pour passer d'une rive à l'autre par un mouvement pendulaire.

    Cet équipement substantiel est significatif de l'importance du trafic sur le passage d'eau de FILLÉ.


    Informations puisées sur le document remis par Françoise COTTREL-BOTTREAU
    exemplaire aimablement remis au Maire de FILLE - UNIVERSITE DU MAINE 1998/1999 par Madame Françoise COTTREL-BOTTREAU.
    Nouveautés au village.




    LE ROBOT DE LISA BUZZ Lisabuzz.com parle de FILLE AVANT LA REVOLUTION : FILLE AVANT LA RÉVOLUTION n est pas un Blog : C est une véritable drogue. A peine y aurez vous posé les yeux que vous serez hypnotisés, litteralement accros à la prose fulgurante de Choisnet christiane. En effet, chaque ligne, chaque caractère de FILLE AVANT LA RÉVOLUTION est passionnant et beau, très très beau. Un must à classer parmis les plus belles réussites de la blogosphère. signé http://blog.lisabuzz.com  


     

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    photo empruntée à pause-café.center-blog.net

     



    Lorsque Jean Joseph Leboindre, doyen du Parlement de Paris, Baron de la Beunèche, Seigneur de Vauguion, Le Gros Chesnay, Buffes, Spay et Fillé, décède sans héritier le 4 Décembre 1757, Monsieur Louis-François Daniel de Beauvais, noble, né au Mans en 1719 et demeurant en cette ville, quartier Saint-Nicolas, rachète la seigneurie, ce qui le fit qualifier : Seigneur de la Beunêche, Vauguyon, Le Gros Chesnay, Roezé et Spay.

    La famille DANIEL DE BEAUVAIS, originaire de Normandie, s'était fixée au Mans au commencement du XVIII° siècle. Joseph-Nicolas Daniel était en 1713 préposé pour le recouvrement au profit des communautés des habitants de la Ville du Mans. Il épousa en 1714 Marie Nantiat, fille d'un Receveur du Tabac au Mans et lui succéda dans cette charge qui fut occupée par ses descendants jusqu'en 1790. Il portait le nom de DANIEL DE BEAUVAIS et devint plus tard greffier en chef du Parlement de Metz. Il laissa trois fils :

    - Joseph-Antoine Daniel, écuyer, Seigneur de Pernay et de Tachinville près de Chartres ;

    - Louis-François Daniel de Beauvais - ce qui suit ;

    - François-Médard Daniel, écuyer, officier de cavalerie



    Louis-François Daniel de Beauvais épousa au Mans, Marthe Plumard de Rieux (1), fille d'un échevin de cette ville qui, veuve, fut convoquée comme dame du Gros Chesnay en 1789 à l'assemblée de la Noblesse du Maine à l'élection des députés aux Etats Généraux.

    (1) Nous pouvions lire avant 1944, au dos du Maître-autel de l'église de Fillé que "Messire Louis Daniel de Beauvais et Dame Marthe Plumard de Rieux, seigneur et dame de cette paroisse, Röezé, Spay, etc...pour répondre aux justes vœux des habitants, ont posé ce monument de leur piété, le 8 Mars 1772".

    Le 30 Août 1761, Louis François  Daniel de Beauvais, écuyer, Seigneur du Gros Chesnay, Buffes, Fillé... et autres lieux passe le bail du domaine du château de Buffes à René Tuffière, bordager, demeurant au château de Buffes. Le domaine est composé du château et autres bâtiments, cour, issues, jardins et vergers, du jardin de la métairie de la Grange à proximité du château, de la pièce de terre nommée la groye de Buffes. Le Seigneur se réserve des chambres hautes et un des greniers du château ; il se réserve le droit de faire abattre par pied la charmille qui est autour du jardin de Buffes. Le locataire pourra mettre le jardin en trèfle et pourra aussi prolonger l'avenue de Buffes jusqu'à la première cour du château.

    Louis-François et Marthe transmettent à leur fille aînée, Adélaïde Victoire Daniel de Beauvais, épouse de Monsieur de Fontaine de Saint-Victor, la terre du Gros-Chesnay. Adélaïde Victoire était née au Mans, le 26 Novembre 1760. Elle épousait Monsieur de Fontaine de Saint-Victor le 21 Novembre 1780. Celui-ci était officier dans Royal Cavalerie et fils du seigneur de Saint-Victor près de Fresnay. Adélaïde Victoire de Saint-Victor meurt au Mans le 3 Janvier 1844 et elle laisse aux communes de Fillé et de Guécelard le souvenir encore présent de nos jours (2) d'une grande bienfaitrice.

    (2) à la date de parution de l'ouvrage : 1924.

    Louis François et Marthe ont transmis à leur fils cadet Aimé-Joseph Daniel de Vauguyon (3), écuyer, le manoir de la Beunêche. Celui-ci était né au Mans le 22 Juillet 1756. Promu officier au 5° régiment des chevaux légers en 1780, il épouse en 1786 Elisabeth-Rose-Louise Richard de Beauchamps, de Nantes. Il meurt en 1812. 

    (3) Le fils cadet de Louis-François et de Marthe : Aimé-Joseph Daniel, écuyer, Seigneur de la Beunêche, Roezé, etc... continuera la descendance des Daniel dans le Maine sous le nom de Daniel de Vauguion. Il laisse à sa mort l Beunêche à Aimé-Charles Daniel de Vauguion, son second fils (4).

    Louis-François et Marthe avait un autre fils : Louis-Marie et à  la mort de Louis-François Daniel de Beauvais, Louis-Marie Daniel de Beauvais, capitaine de cavalerie et receveur général du tabac au Mans lui succède.

    (4) Aimé-Charles Daniel de Vauguion était né au Mans le 20 germinal, an IV (1796). Il était le frère cadet de Fortuné Daniel de Vauguion et l'aîné de Félix Daniel de Vauguion. Député en 1830, il fut capitaine au 22° ch. à chevaux, chevalier de la Légion d'Honneur, médaillé de Sainte-Hélène. Il épousa Eudoxie-Nathalie des Ligneries.  Il transmet lui-même la Beunêche à son fils, Monsieur Charles Jean Daniel de Vauguion, lequel était né en 1826 (5).

    Charles-Jean Daniel de Vauguion se distingua au Mexique dans les combats qui ont eu lieu près d'Acapulco en juin 1864. Officier de la Légion d'Honneur dès le 1er Juillet 1864, il reçut la croix de Commandeur le 7 Septembre 1871 pour son énergique conduite pendant la guerre. Il mourut en 1901.

    Source : Revue historique et archéologique de la Sarthe - année 1924 - article sur la famille Daniel de Beauvais et Daniel de Vauguion signé Paul Cordonnier-Détrie

    BNF.fr Gallica

    abbé nepveu de la manouillère

    Dans ces mémoires, le chanoine NEPVEU de la MANOUILLERE se penche sur les privilèges de la noblesse entre 1781 et 1807 et il expose aux lecteurs, entre-autres, la situation financière du fils de Louis-François Daniel de Beauvais : Aimé-Joseph Daniel de Beauvais, dont la fortune était considérable, ce qui lui permettait d'ailleurs de donner facilement une dot de deux cent mille livres à ces trois filles. ON N'ÉTAIT À LA VEILLE DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE, cette situation ne pouvait qu'empirer et déboucher sur la révolte des paysans de nos campagnes qui devait trimer dur pour payer taxes, impôts... etc, et surtout enrichir la Noblesse. 

     

    aIM26fRAN9OIS dANIEL DE BEAUVAIS

                                                                                                                                         ......./....

    Le 14 Septembre 1777, suite au recensement de propriétés de Fillé, la composition de Buffes est ainsi faite : bâtiments, cours, jardins, terres labourables et pâtis. Ces biens appartenant à Louis François Daniel de Beauvais sont affermés à la Veuve Tanchot. Le tout s'étend sur 26,75 journaux et 3 hommées de Prés (soit environ une superficie de 15 hectares).

    Concernant le bail du moulin de la Beunêche appartenant à Marthe Plumard de Rieux, veuve de Louis François Daniel de Beauvais,  Louis Thomas, meunier doit aller chercher quatre charges de blé dans les greniers de Buffes pour les porter au château du Gros Chesnay. 

    En ce qui concernent les paragraphes en italique et lettres bleues : extraits des Données chronologiques remises par M. Pierre Gouet au Maire de Fillé (Pierre Gouet 2005/2006) et pour ce qui est des documents : Source Gallica.Bnf Bibliothèque Nationale de France.    

     


     




    Source et information :
    Archives Départementales de la Sarthe
    Archives Mairie de Fillé
    informations sur le commerce de cabaretier :
    empruntées à france-pittoresque.com/metiers
    et à cabaretier.wikipédia

    extraits de recherches d'archives effectuées par Monsieur Pierre GOUET.

    Liens :

    Litérature


     

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        Plan Cassini
         
    Le 10 Mai 1774, à la mort de Louis XV, son petit-fils devient roi sous le nom de Louis XVI. La France jouit alors d'une grande prospérité. Mais les nobles qui s'endettent en menant grand train à Versailles font leur possible pour accroître les revenus qu'ils tirent de leurs terres. Ils raniment de vieux droits féodaux tombés en désuétude et soulèvent contre-eux la colère des paysans de nos campagnes.
    La cause principale de cette révolte est l'inadéquation du pouvoir politique à la réalité économique alors que la bourgeoisie detient une part de la richesse . Le pouvoir est exercé par une minorité d'aristocrates. Aux inégalités s'ajoute cette exaspération aggravée par une profonde crise financière.
    Le 27 Février 1787, de Calonne, contrôleur général des Finances réunit à Versailles une assemblée de notables pour faire approuver un programme de réformes mais ces derniers attachés à leurs privilèges fiscaux acceptent tout sauf le plus important : la subvention territoriale, un impôt foncier qui s'appliquerait à tous les propriétaires et c'est l'échec.
    En désespoir de cause, le Roi remplace de Calonne par l'Archevêque de Toulouse qui reprend les projets de Calonne après les avoir combattus. Mais le Roi n'aspire qu'à rappeler les parlementaires et les rétablir dans leurs privilèges.
    C'est le début d'une succession d'erreurs qui conduiront Louis XVI à la guillotine. Louis XVI fit convoquer le Parlement pour souscrire un emprunt mais les parlementaires refusent. Joignant leurs voix à celles des aristocrates, ils veulent profiter de la situation pour abaisser le pouvoir royal. A leur profit, ils réclament la convocation des Etats Généraux qui se constitue en une assemblée de trois ordres car la société française reste figée en trois ordres :
    * la noblesse
    * le clergé
    * le tiers-état
    c'est-à-dire :
    * le seigneur
    * le curé
    * et le paysan.
    Le 23 Juin 1789, à la séance royale, le Roi annonça des réformes mais il cassa le décret du 17 Juin et signifiait sa volonté de maintenir "en son entier" l'ancienne distinction des trois ordres de l'Etat. Puis, il ordonna aux députés de se retirer. Ceux du tiers-état ne bougèrent pas. Au marquis de Dreux-Brezé, grand maître des cérémonies, Bailly répondit : "il me semble que la Nation assemblée ne peut recevoir d'ordre" et Mirabeau s'écria : "Allez dir à vos Maîtres que nous sommes ici par la volonté du Peuple et que nous n'en sortirons que par la force des baïonnettes". Moment décisif où, du choc entre les volontés adverses, celles du roi et celles des représentants de la Nation, l'avenir d u pays dépendait.

    La révolution est en marche !

    Vue du château et du bourg de la Suze, comté dans le Maine, à cinq lieues de la Ville du Mans - 1695

     

    A la veille de la Révolution française, la condition paysanne n'a guère évolué depuis le Moyen-âge. Les paysans s'acquittent toujours des mêmes taxes et sont écrasés par l'impôt. Le monde paysan, qui représente la plus grande partie de la population, doit travailler la terre d'autrui - pour une grande majorité d'entre-eux - sous forme de métairies dont le système de "fermage" est fort lourd, les droits seigneuriaux, la dîme représentant 7 à 9 % de la récolte brute, les impôts royaux, toutes ces charges écrasent le monde rural de l'Ancien Régime. Les "petites gens" sont scandalisés par le gaspillage et la richesse insolente de quelques uns dans un pays où le reste de la population occupe le plus fort de son temps à survivre.
    L'alimentation était frugale, parcimonieuse, monotone et peu variée. Les paysans (la plupart des hommes comme rappelé dans le paragraphe précédent, étaient des laboureurs) vivaient de soupes de légumes et de pain noir trempé, de galettes et de bouillies de sarrasin, de tartines de pain de seigle ointes de graisse ou de beurre, de fromage ou de lait caillé. Ils mangeaient beaucoup de bouillies de farine, purées de fèves, pois et lentilles (la pomme de terre n'existait pas). Les châtaignes tenaient une grande place dans l'alimentation populaire. Par contre, les fruits n'étaient pas très recherchés.
    Ils ne mangeaient de la "chair" qu'aux fêtes carillonnées, aux repas de noces, aux banquets corporatifs. Le lard était utilisé comme corps gras pour l'assaisonnement. La viande était réservée aux personnes riches et constituée de chapons et de gibier. Les poissons se mangeaient pendant les jours maigres et de carême.
     
    (texte sur  " L'Alimentation courante au xv° siècle dans la LEGENDE DE L'ANNEAU DE LA BUNAYCHE)
     
    A cela s'ajoutent des calamités agricoles répétées qui engendrent donc la disette et la misère s'installe dans la population paysanne trop souvent réduite à la mendicité.  Les étés de sécheresse succédent aux hivers rudes :  l'hiver 1776 fut tellement glacial que même l'eau de vie a gelé. L'été 1788 fut tellement humide qu'il en a été catastrophique et l'hiver 1788/1789 fut aussi très rigoureux avec des récoltes détruites par le gel. La colère grondant, l'irritation envers les privilégiés augmente dans le monde paysan qui en appele à l'abolition des droits féodaux.  

     
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    passage du bac entre le domaine de la Beunêche et l'autre rive de la Sarthe
     
    photo collection particulière
     
    Plan d'époque concernant les pays de Bourray (Petite-Gastine du Mayne plus connue sous le nom de Landes de Bourray) et de Longaulnay. En haut, à droite, on entrevoit Buffes et le Gros Chesnay et l'emplacement du bac qui reliait le moulin de la Beunêche à Mondan. (photo au-dessous du titre).
     
    La seigneurie du Gros Chesnay a appartenu pendant plusieurs générations à la famille LE BOINDRE qui résidait ordinairement à Paris, en leur hôtel, rue et Cul de Sacq Saint-Dominique. Cette famille qui faisait partie de la noblesse de robe et siégeait au Parlement de Paris, revenait sur ses terres de FILLÉ pour en assurer la gestion et l'administration. Ainsi, le Seigneur LE BOINDRE s'engageait à entretenir le passage avec bateaux et filin du port de FILLÉ. La pleine propriété du passage d'eau dépendait de la seigneurie. Le seigneur de FILLÉ consentit un bail à Joseph PERRIERE, passeur en 1732, renouvelé en 1739 et 1744, pour la traversée entre FILLÉ et GUÉCÉLARD.
     
    extrait d'ARMORIAL DE LA SARTHE - tome II
     
    Famille d'ancienne bourgeoisie du Maine, originaire de LA FERTÉ-BERNARD depuis le XV° siècle, elle a occupé dans la magistrature des charges importantes.
    La branche aînée a été dite de "Paris" parce qu'elle y a demeuré longtemps siégeant dans diverses chambres du Parlement.
    Cette branche a possédé du XVI° au XVIII° siècle, la terre du Gros Chesnay à FILLE à laquelle plusieurs seigneuries sont attachées.
    La branche cadette dite "du Mans" et des Binières s'y est perpétué jusqu'en 1866, a fourni des membres à la magistrature locale et à donné deux échevins à la Ville du Mans. Elle s'est éteinte la dernière".
     
    Donc, celle qui nous intéresse, c'est la branche aînée dite "de Paris".
     
    extrait d'ARMORIAL DE LA SARTHE - Tome II :
     
    De cette branche aînée, la filiation commence ainsi :
     
    "Colin ou Nicolas LE BOINDRE, fils aîné de Michel LE BOINDRE et de Sainte, décédé en 1466, épousa en première noces Guillemine FOUSSARD et, en deuxième noces, Jeanne LA MOYNETTE, dame du Perruchay à SAINT-ULPHACE.
    Colin LE BOINDRE eut de son second mariage :
     
    - François LE BOINDRE, premier du nom, Seigneur du Perruchay et de la Paigerie à BOULOIRE, procureur et receveur des deniers communs des habitants de la commune de la FERTE-BERNARD. En 1483, il s'est marié avec Ysabeau QUELAIN - Dont :
     
    - ils eurent un fils, François LE BOINDRE, second du nom, Seigneur du Peruchay et du Gros Chesnay, procureur en l'Election du Mans, marié à Anne MESNARD, fille de Guillaume MESNARD, Seigneur du Gros Chesnay à FILLE. Ils sont décédés vers 1585. Ces LE BOINDRE se signalèrent par leur générosité envers l'église de LA FERTE-BERNARD et leurs armoiries se trouvent reproduites sur les verrières anciennes de l'église. Leur descendance se fixa au Mans où ils donnèrent un membre de l'échevinage et à Paris où ils comptèrent des Conseillers au Parlement.
     
    - Jean I LE BOINDRE, fils des précédents, Seigneur du Perruchay et du Gros Chesnay, doyen des Conseillers au Présidial du Mans, fut échevin de la ville en 1595. Il épousa en première noces, Anne DU BREIL qui continua la postérité et, en seconde noces, Françoise AMY, sans hoirs.
     
    Jean I LE BOINDRE, Magistrat au Présidial du Mans, seigneur du Peruchay, assiste en habit de cérémonie, assis sur son cheval bais garni d'une housse ourlée de fils d'or aux diverses manifestations à l'occasion de l'intronisation du nouvel évêque du Mans, Monseigneur Claude d'Angennes.
     
    Ce paragraphe en intalique et lettres bleues est extrait des Données Chronologiques remises par M. Pierre GOUET au Maire de Fillé (Pierre GOUET 2005-2006).
     
    - Leur fils, Paul LE BOINDRE,  Seigneur de la Fuye et du Gros Chesnay, né vers 1590, fut Conseiller du Roi, Commissaire des Montres et de la Maréchaussée du Mans. Il a épousé au Mans, en 1619, Renée JOUBERT, fille de François JOUBERT, Seigneur de la Championnière, Conseiller du Roi à l'Election du Mans, échevin.
     
    - Leur fils, Jean II LE BOINDRE, né en 1620, fut Seigneur du Gros Chesnay, FILLE, SPAY, BUFFES et LA BEUNECHE à ROEZE.
     
     
     
    La famille LE BOINDRE profitait de sa venue en province pour regrouper le même jour la signature des baux à ferme renouveler. Pour ce faire, Maître René BELLANGER, notaire à ROËZE, se déplaçait au château accompagné de quelques clercs rédacteurs et les fermiers y venaient également pour obtenir le renouvellement de leur bail. Le château était donc le lieu commun et accessible à tous.
     
     
    Il y avait aussi un passage à gué situé entre le moulin et le château de Buffes lequel était situé sur le territoire actuel de la commune de Guécélard de l'autre côté de la rivière Sarthe.
     
    L'emplacement du canal a considérablement modifié le tracé de la route qui traversait le bourg.   
     
    Il faut bien comprendre que la route actuelle (la rue du Passeur) qui passe devant la Mairie et qui actuellement  contourne cette Mairie pour repartir le long du canal, en direction de la route de Roêzé, en fait, à cette époque donc avant la création du canal, filait tout droit pour passer derrière le Moulin et  repartait, à angle droit juste derrière la grange du moulin (reconvertie depuis 2007 en espace d'accueil)  pour filer toujours tout droit en direction du château du Gros Chesnay.
     
    (Cette route dont on a retrouvé les vestiges le long de la rivière lors de la rénovation du site en 2007, le Maire G. CHOISNET a demandé aux architectes de laisser les pierres bien apparentes : ces pierres qui représentent les vestiges de notre patrimoine !). Le château de Buffes se trouvait donc dans la perspective de celui du Gros Chesnay
     
     
    photo collection particulière: château du Gros Chesnay
     
    Peinture de Christiane CHOISNET (premier prix féminin au concours des peintres en Liberté)
     
    Jean II Le Boindre qui avait épousé Françoise de Beschefer en 1647 fut conseiller du Roi en sa cour au Parlement de Paris. Un an plus tard débutait la période de troubles graves de la Fronde sous la minorité de Louis XIV. Notre Seigneur Jean II Le Boindre est chassé de PARIS en Avril 1653 par Mazarin,  pendant les journées tumultueuses de la fronde dont il en donne un compte-rendu dans un manuscrit "Débats du parlement de Paris pendant la minorité de Louis XIV.
     
    Il s'était rendu devant le château de Buffes en 1654 et, devant la porte d'entrée, le marquis de La Paluelle avait reçu foi et hommage de son vassal pour ses terres, fiefs et seigneurie du Gros Chesnay. Arrivé au château, il y trouve Agathe Papiel, femme de Jean Brossard, concierge du logis de Buffes. 
     
    En 1655, tout de même, il acquiert à FILLÉ, une propriété du Roi au lieu-dit "Pierre Aube".
    Un meunier est nommé le 16 Mars 1662 aux moulins de FILLÉ qui dépendent, alors, du château de Buffes et, en 1665, Isaac de La Paluelle fait procéder à l'estimation des meubles et bestiaux qui se trouvent dans les moulins de FILLÉ.
     
    "En 1666, Jean II Le Boindre rend aussi aveu pour la Beunêche, acquise du Seigneur de la Jaille et de la dame de Maillé de Jalesnes, son épouse. Il est possible que ce soient ces derniers qui aient fait construire la maison actuelle dont les armes y sont sculptées."
     
    "C'est depuis Jean II Le Boindre que la terre de la Beunêche est restée annexée à celle du Gros Chesnay ainsi que la Seigneurie de Spay".
     extraits du bulletin de la Société d'Agriculture, des Sciences et Arts de la Sarthe - BNF.fr Gallica 1863 page 481.
     
     
    jean le boindre
     
     
    Extrait des actes d'état civil de Fillé, registre BMS 1667/1697 - archives départementales de la Sarthe 
    (Le septième Novembre Messire Jean Le Boindre, Conseiller du Roy en tos les conseils et Doyen de son Parlement de Paris, Seigneur de cette paroisse de Spay, Roezé, du Gros-Chesnay, la Beunêche, Buffes et autres lieux, décéda et fut inhumé le lendeman en cette église par Monsieur le Doyen des Eglises du Mans)
     
     
     
    Ainsi donc, Seigneur Jean II LE BOINDRE décèda à FILLÉ, le 7 Novembre 1693, une pierre tumulaire avait été placée dans l'église de FILLÉ avec le témoignage du don à l'église. Il avait légué à la Fabrique de FILLE la somme de 10 000 livres pour être employée à la décoration, à la réparation et à l'entretien de l'église.
    En l'an 1704, la nef de l'église avait été lambrissée aux dépens de quelques propriétaires, en partie, et de Madame LE BOINDRE qui a donné pour cet ouvrage, quelques sapins que la fabrique a débités et fait mettre en carreaux. Monsieur SELLIER, son gendre, Conseiller au Grand Conseil et Seigneur de Buffes, a donné 50 Francs en argent et le prêtre de la paroisse a donné le carreau dont était lambrissé le dessous du clocher.
    En Novembre 1739, Jean-Joseph LE BOINDRE passe le bail du petit domaine de Buffes à Jacques Tanchot qui devra évidemment prendre soin du grand jardin et en tailler les arbres. Jacques Tanchot était Sacriste à l'église de Fillé. Le verger du petit domaine était à l'abandon depuis deux ou trois ans.
     
    Le 3 Février 1694 (4E XVI 148) inventaire des biens de Jean Le Boindre au Gros Chesnay : "tous trouvent naturel de faire du commerce et il leur arriva à tous de se dire marchands"
    "et il y a bien lieu d'admettre que sa famille appartenait bien à la noblesse malgré le commerce fait par Robert Garnier dixit MM. Mouflard)
    La famille Le Boindre avait fixé domicile dans une belle maison renaissance dans la grande rue du Mans
    (Province du Maine tome 97 1995 pages 19-34).
     
    Extrait d'ARMORIAL DE LA SARTHE Tome II :
     
    "Jean II LE BOINDRE et Françoise de Beschefer eurent donc trois enfants
    - Jean-Baptiste-François LE BOINDRE qui suit : (*)
    - René LE BOINDRE, curé de FILLE, puis Chanoine de Saint-Pierre du Mans, décédé au Gros Chesnay en 1722 ;
    - Françoise LE BOINDRE, épouse de Guy SELLIER, conseiller au Grand Conseil, Seigneur de Buffes.
    (*) Jean-Baptiste-François LE BOINDRE, Chevalier, Seigneur du Gros Chesnay, FILLE, SPAY, BUFFES, LA BEUNECHE, Conseiller au Parlement de Paris puis Doyen, est né vers 1661 et s'est marié avec Marie-Catherine Doujat. Il décède en 1742. Il fut inhumé dans l'église de FILLÉ. Ils eurent également trois enfants. Dont :
     
    - Jean-Baptiste François LE BOINDRE, Seigneur de la Beunêche, qui décède en 1712, sans alliance ;
    - Jean-Joseph LE BOINDRE, Seigneur de Vauguyon, ROËZE, BUFFES, GROS CHESNAY, qualifié baron de la Beunêche, Conseiller à la Grande Chambre de Paris de 1742 à 1752. Marié en 1731 à Suzanne Tiraqueau, sa cousine, sans hoirs."
     

    La famille Leboindre

    La famille Leboindre

    extrait d'un article publié sur la Revue Historique et Archéologique du Maine par Monsieur Cordonnier Détrie Avril-Mai 1924.
     
    En 1750, débute la construction du château du Gros Chesnay qui se compose d'un bâtiment régulier flanqué de quatre tours rondes à chaque angle et d'une galerie en retour. Les travaux s'achèvent en Novembre 1751 en même temps que prennent fin les 36 années de bail des métayers qui ont dû trimer dur les dernières années en raison de la dureté des hivers 1750 et 1751.
     
    Entre les fenêtres de l'Est, un trumeau présente le vieux manoir de Buffes situé en face le moulin, entre celles de l'Ouest : l'ancien manoir de la Beunêche et entre celles qui sont dans le mur sud au-dessus de la cheminée : le Gros Chesnay ancien.
     
     
     
    175_7598
     
     
     
    Merci à Nicole L... pour sa photo représentant la peinture de l'ancien manoir de Buffe.
     
    Ces intéressantes peintures nous montrent la Beunêche au XVIII° siècle, elle était déjà utilisée comme ferme. La peinture utilisée est un camaïeu de bleu et l'auteur devait être un peintre animalier car il a représenté dans une cour de manoir un voyageur monté sur son âne et des animaux de ferme très réalistes.  La peinture représentant l'ancien manoir de la Beunêche  est de 0,90 m de large sur 0,65 m de hauteur et elles ont été toutes les trois réalisées par le même auteur, mais ne sont ni datées, ni signées. Elles sont sur toile tendues sur un châssis lui-même encadré dans une jolie moulure.
     
    extrait d'un article publié par la Revue Historique et Archéologique du Maine par Monsieur Cordonnier-Détrie en Avril-Mai 1924
     
    Jean-Joseph LE BOINDRE passe à nouveau le bail du domaine de Buffes à un nouveau bordager : Monsieur TUFFIERE qui aura grand soin du grand jardin de Buffes et comme le verger est encore en friche, le bailleur s'oblige à contribuer de moitié au défrichement.  
     
     
     
    acte le boindre
     
    (Le quatre décembre mil sept cent cinquante sept est décédé en son château de Gros Chesnay, Messire Jean-Joseph Le Boindre, Baron de la Beunêche, Chevaleur-seigneur de Vauguyon, le Gros-Chesnay, Buffes, Spay, Fillé, Roezé et autres lieux. Conseiller du Roy en la Grande Chambre de son Parlement...., a été inhumé dans l'église de cette Paroisse par nous curés Dupont -  l....., soussignés en assistance de plusieurs confrères tant curés que vicaires en présence des Messires Alexandre-Paul-Louis-François de Sanson, Chevalier-Seigneur de Lorchère, conseiller du Roy, Lieutenant-général de la Sénéchaussée du Maine et cousin au quatrième degré de Monseigneur Le Boindre du côté paternel et de Messires....).
     
    extrait des registres d'état civil de Fillé BMS 1730/1760 (suite) - archives départementales de la Sarthe
     
    Le 4 Décembre 1757, Jean-Joseph LE BOINDRE décède, le corps a été inhumé le 6 du même mois dans l'église de FILLE (voir copie acte de décès ci-dessus et pierre tumulaire ci-dessous).
     
     
    Le corps de Messire Jean-Joseph LE BOINDRE, Baron de la Beunêche, a été inhumé dans l'église de FILLE en présence de Messire Alexandre Paul Louis François de Sanson, Chevalier, Seigneur de Lorchère, Conseiller du Roi, Lieutenant-Général de la Sénéchaussée du Maine, cousin au 4° degré du défunt du côté paternel, et de Messire Guillaume Du Bouchet, Chevalier, Seigneur de la Forterie ainsi que de Monsieur Joseph Thebaudin de la Rezelle, Conseiller du Roi, Conseiller du Roi, Lieutenant-particulier.
     
    La pierre tombale située dans l'ancienne église de FILLÉ signalait une importante donation de la famille LE BOINDRE.
     
     
    A la requête des héritiers de Messire Jean-Joseph LE BOINDRE, Seigneur de Vauguyon, Baron de la Beunêche, Conseiller du Roi en sa cour et Parlement, il est fait estimation des bâtiments et dépendances de la terre du Gros Chesnay, des Châteaux de Buffes et de la Beunêche.
     
    Le blason des LE BOINDRE est "De pourpre aux chevrons d'Or accompagné en chef de deux roses et en pointe d'une pomme de pin, le tout de même".
     


     

     

     

     

     

    Sources manuscrites et bibliographiques :

    Extrait de l'Armorial de la Sarthe - tome II - consulté auprès de la Médiathèque du Mans

    Dictionnaire topographique, historique de la Province du Maine de R.J. Pesche

    Archives Départementales de la Sarthe

    Archives de la Mairie de FILLE

    Archives paroissiales du Maine

    extraits de recherches effectuées auprès des archives départementales par Mr Pierre GOUET pour la partie plus historique de Fillé

    extraits du livre sur GUE-SEELARD de Monsieur André GOBENCEAUX L'HUISSIER et remis aimablement au Maire de Fillé

     ainsi que du livre qu'il m'a remis en SEPTEMBRE 2009 sur l'histoire de GUECELARD.

     

    Liens :

     

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    PEINTURE CHRISTIANE CHOISNET

     

     "LE MOULIN À TRAVERS LA FEUILLÉE" 

     

     
    Louis XI en prière

                                    Louis XI en prière (Joconde - catalogue)


     

     


    En 1467, Louis XI vient au Mans et chasse souvent dans la forêt aux alentours près de la Suze. Louis XI était un homme à l'esprit ouvert, doué d'une grande énergie et d'un inaltérable optimiste ; il mit au service de l'autorité royale les ressources d'une diplomatie subtile, l'art des intrigues compliquées (qui lui valut une très mauvaise réputation) et une puissance extraordinaire de corruption car il professait qu'avec de l'argent tout le monde est à vendre...
                                                             
    Bref, le petit peuple dut accepter une augmentation de la taille, quadruplée par le bon plaisir de son Roi, et la noblesse avait tout à redouter de celui qui n'hésitait pas à faire exécuter les grands seigneurs.

    Après une longue période de troubles, Fillé sort de la guerre de cent ans

     ARCHIVES NATIONALES : extrait de Minutes et répertoires du notaire Catherin FARDEAU,1569 - 1573,
    (étude XXXIII)

     Minutier central des notaires de Paris 

    A la page 7 du répertoire :

    MC/ET/XXXIII/54

    Bail pour 5 ans, de la Toussaint 1569 et moyennant 50 livres tournois et 20 aunes de toile de lin de la ferme et métairie des Grandes Illes, en la paroisse de Fille-sur-Sarthe (72), par Jean Le Pelletier, régent en la faculté de théologie et grand-maître du collège de Navarre, propriétaire comme héritier de ses père et mère, à maître Charles de Montreux, avocat au siège présidial du Mans".

                                                                                                                    8 janvier 1569


     Informations complémentaires : Précisions sur les lieux : Fillé (Sarthe)--Les Grandes-Îles (ferme)

    SOURCE :Origine de l'information : Collèges et université de Paris au XVIe siècle (env. 9000 actes), par Madeleine Jurgens, Pierre-Yves Louis, Agnès Masson et Xenia Pamfilova, v. 1950, 1985-1994. (fichier papier entièrement dématérialisé ; voir contexte dans le Plan d’orientation général - Notaires de Paris, guides thématiques du Minutier).

     

    Après une longue période de troubles, Fillé sort de la guerre de cent ans

     

     En Mai 1571, un beau matin, les paysans de Fillé et des alentours  sont groupés sur le bord de la route qui mène à Roëzé près de la Richardière pour voir passer les troupes qui escortent les carrosses du Roi Charles IX et de sa mère Catherine de Médicis. Le convoi s'étale sur plus d'un kilomètre et chacun se bouscule afin d'obtenir quelques aumônes ou quelques pièces.

    Ce dernier paragraphe "En mai 1571... quelques pièces" est extrait des Données chronologiques sur l'histoire de Fillé sur sarthe de Pierre Gouet ( P. Gouet 2005/2006).


    A la Richardière, une croix se situe à la limite de la commune et de celle de ROËZE SUR SARTHE exactement au croisement des quatre routes du côté de la ferme. En fait, il s'agit d'un axe ancien et cette croix a été apposée pour marquer la frontière entre deux fiefs signalés au Moyen Age. Cette particularité est confortée par la présence d'une autre croix sur la commune voisine de ROËZE ayant peut-être la même fonction.

    Et c'est toujours la guerre... tueries, exactions, pillages sont les conséquences dans notre province du Maine du développement en France de la religion calviniste. De 1561 à 1598 eurent lieu les guerres de religion opposant les Catholiques aux Protestants. François II, fils d'Henri II et de Catherine de Médicis monta sur le trône à l'âge de seize ans, inexpérimenté et de santé maladive, il plaça sa confiance auprès de sa famille maternelle, la famille catholique des Guise.

    Il était fragile physiquement et psychologiquement. Il était inconstant : tantôt sous l'influence de sa mère Catherine de Médicis, tantôt sous l'influence de Coligny, gagné à la cause huguenote.

    Après une longue période de troubles, Fillé sort de la guerre de cent ans

    En 1583, la peste vient encore affliger le Maine.

    En 1585, Isaac II de Germaincourt est devenu Seigneur de Buffes mais réside peu dans l'humide château de Buffes mais en 1607, celui-ci est enfin réaménagé d'une habitation centrale entourée de communs formant une tour carrée terminée par deux pavillons et ceci, afin d'y loger Isaac II de Germaincourt et sa femme.

                                                    

    Après une longue période de troubles, Fillé sort de la guerre de cent ans

          


    Henri IV de France, né Henri de Bourbon, règne depuis 1589. C'est le premier souverain français de la branche dite des Bourbons et de la dynastie Capétienne et il est très populaire auprès des français. Cependant, il est lui aussi contemporain d'un siècle ravagé par les guerres de religion. Il est chef protestant avant d'accéder au trône de France et doit se convertir au catholicisme pour être accepté comme roi. Il signa l'Edit de Nantes qui autorisa la liberté de culte pour les protestants et ce traité mit fin à deux décennies de guerres de religion.

    Malheureusement, il est assassiné par un fanatique, François Ravaillac, le 14 Mai 1610 à Paris.

    Henri IV qui avait contribué à la fondation du Collège Royal de la Flèche en 1603, a offert, par testament,  son coeur aux Jésuites de Collège. Sa dépouille s'arrêta un moment dans la chapelle de GUECÉLARD avant de se rendre à LA FLÈCHE, le convoi funèbre repartit le vendredi 4 Juin 1610 pour arriver à la Flèche dans la matinée.

    En 1607 s'abattit un froid cruel  "1607-1608. Appelé longtemps le grand hiver, car de la mi décembre 1607 jusqu'à la mi mars 1608 les rigueurs d'un froid intense se firent sentir sur toute l'Europe septentrionale et occidentale". (extrait : https meteolyonnaise.pageperso.orange.fr)

    Après une longue période de troubles, Fillé sort de la guerre de cent ans

    Le 4 septembre 1620, Louis XIII passe à FILLÉ venant de Malicorne pour remonter vers LE MANS. Il y a des bandes d'ardents (atteints du "feu de st-antoine" ) que Mathurine, la "folle" de Louis XIII pourchasse.

    Louis XIII était réellement soucieux du bien-être de son peuple : il aurait séjourné plusieurs fois au château de Buffes et notamment pour aller voir la reine Marie de Médicis. Le lit dans lequel il dormit est toujours visible au Musée du Mans. (D. Laporte-Beucher).

    " 1615-1616. en cet hiver, le roi Louis XIII revenait de Bordeaux où son mariage avait été célébré et se rendait à Paris avec sa nouvelle épouse. L'intensité du froid fut telle que, dans le régiment des Gardes composé de 3 000 hommes formant l'escorte royale, plus de 1 000 périrent au cours du voyage : aussi la Cour dut-elle s'arrêter à Tours, car, dit le Mercure Français, "le froid fit mourir tant de valets et serviteurs des princes et seigneurs qu'ils furent contraints, étant à Tours, de faire maison neuve". Des historiens rapportent qu'en certains lieux de la Sarthe, l'épaisseur de la couche de neige atteignait la hauteur d'un homme..."  (extrait : https meteolyonnaise.pageperso) 

    Après une longue période de troubles, Fillé sort de la guerre de cent ans

    Un arbre datant de la fin de la guerre de cent ans est  toujours vivant de nos jours : un vénérable châtaignier dont la circonférence atteint actuellement dix mètres. Il est situé route du Bure  : il a été malmené par des enfants de la nouvelle génération mais il résiste toujours. On y dansait autour jusque dans les années trente. C'est comme une légende vivante !                                                                 


    Après une longue période de troubles, Fillé sort de la guerre de cent ans


    Et trois mois plus tard, Nicolas Grassin, en décembre 1620, laboureur à la Forêt de Roezé, vend à Pierre Clotreau, demeurant à Foullay (Roezé), trois planches de vignes située au Clos du Gros Chesnay relevant du fief de Buffes et en mai 1632, André Mesnager, vigneron demeurant aux Oliveries à FILLE, vend à Mathurin Clotreau, vigneron demeurant aux Petits Roys à Roezé une "lotie" de jardin située au bas du clos de vignes du Gros Chesnay. Ce jardin relevait aussi du fief de Buffes.

    En 1622, sur les premiers registres paroissiaux de baptêmes figurent l'inscription d'enfants Lory, Lhommeau, Morillon, Galbrun et Fournigault.

     

    Ces deux derniers paragraphes en italique et lettres violettes sont extraits des Données chronologiques sur l'histoire de Fillé remises par Pierre Gouet au Maire de Fillé (Pierre Gouet 2005-2006)



    De 1624 à 1627, la peste revient dans le Maine ; dans les registres paroissiaux, les curés racontent les ravages de la "maladie de la contagion".

    Dans le Haut Maine, depuis le XVI° siècle, ce terrible fléau affecte, sous ses deux formes (bubonique et pulmonaire) indifféremment villes et campagnes, riches et pauvres, à intervalles plus ou moins réguliers. En 1625, la peste connaît une réapparition en raison d'une grande famine qui sévit suite à de mauvaises récoltes.

    Elle peut se diffuser par les voies de communication terrestres ou par voies d'eau. Ainsi, la peste avance le long de la Sarthe et progresse le long de la Loire. Dans un petit village non loin de Sablé, rien que pour août 1625, seize pour cent de la population décède de la peste. Ainsi, la moitié des paroisses du Maine entre 1600 et 1640 fut touchée par ce terrible fléau. La peste ne réapparaitra plus dans notre contrée à partir du milieu du XVII° siècle mais son souvenir n'en reste pas moins terrifiant dans l'esprit des populations du Maine.

    Les guérisseurs se tournent aussi vers le monde végétal pour soigner d'autres maux.

    sans titre

     

    Traduction : "Cueillez dans les temps des Pleine Lune de Mai, Juin et Juillet pour le plus tard, les simples ci-après : 1° le plantain, 2° la menue sauge, 3° la verveine, 4° l'armoise, 5° la petite centaurée ou fiel de terre, 6° le millepertuis, 7° la bétoine, 8° la petite menthe, 9° la melisse ou piment, 10° la reine des prés, 11° le polypode de chêne, 12° l'absinthe et 13, la rue, le tout dans la force des fleurs de chacun.

    Faites sécher toutes ces herbes à l'ombre et séparément..."

     

    FranceLouisXIDebut_WEB2


    La France à la fin de la guerre de cent ans.



    Source :

     

    tableau de COUPIN de la COUPERIE concernant Sully montrant à son petit-fils le monument renfermant le coeur d'Henri IV : www.culture.gouv.fr/public/

     Liens :

     

     

    Annuaire Histoire lien
     

     

    -internet-facile

    annuwair.com

     

     

    http://www.regions-de-france.achat-ventes.fr/

     

    annuaire-generaliste.01adfm/Regional/Europe/France/

    Nous en profitons pour vous féliciter pour le travail que vous avez accompli sur votre site, bravo, nous lui souhaitons toute la réussite qu'il mérite.


     

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